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Nudisme contre violence d'Etat

Nudisme contre violence d'Etat
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Nudisme contre violence d'Etat
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26 octobre 2010

Copulons partout

Manifeste pour le droit à la nudité 

et à la sexualité dans l’espace public

Pour paraphraser

le génial anarcho-primitiviste Robert Dehoux,

le zizi sous clôture inaugure la dictature !

Les gentilles tombeaulangues ont doux jeu de critiquer la burka ou le voile dans l’islam, mais notre rapport au désircorps est-il fondamentalement différent ? Les maniaco-répressives lois occidentales continuent de sanctionner très sévèrement1 la nudité dans les lieux publics, et nous sommes à peine moins vêtus, même en été, qu’un musulman intégriste, un rabbin ultra-orthodoxe ou un papétron en pleine promotion du débilitant fascisme catholique. Nul corps nu ne fornique jamais sur l’herbe de nos parcs printaniers et les amants en sont réduits à s’accoupler dans la sinistre cage de leur propriété privée, presque aussi étouffante qu’un bunker carcéral.

Les flics par contre, les flics, grouillant de plus en plus cafardeusement dans tous les recoins de la ville, exhibent orgueilleusement ces instruments de morsouffrance que sont matraques et flingues à massacrer les sans-papiers, le délinquant par pauvreté, l’anarchiste qui éclate le pare-brise d’une Porsche à la batte de base-ball, le black-blocker qui cocktailmolotove une banque, le sans-abri qui vocifère ivrement sa colère, le constestataire qui paralyse un TGV avec un fer à béton sur les caténaires, et tous les autres magnifiques indisciplinés. L’Etat ! L’Etat fait parader ses tanks et ses assassins en uniforme à chaque fête nationale, mais le disciple de Diogène qui se masturbe inoffensivement sur un banc de square se retrouve en cellule pour avoir trop bien affirmé son droit à la librextase. L’armurier affiche ses fusils, poignards et revolvers en pleine vitrine tandis que les sex-shops n’étalent leurs appétissantes revues que loin des yeux du passant. Les statues du génocidordurier Léopold 2 souillent Bruxelles, mais Bruxelles ne recèle aucune statue de satyre en érection ou de ménade écartant large ses petites lèvres pour offrir au jubilant soleil le calice de sa délectable vulvounette. Le chasseur ensanglantéradique légalement la faune, mais le faune ne gicle que derrière murs et rideaux. Le cinéma nous assène d’ultra-réalistes scènes de meurtre, de violence, de bagarre, de cassage de gueule dans le plus familial des films, mais aucun sexe humide ou tendu de concupiscence n’enjolivorgasme jamais l’écran, comme si notre nécrolâtre cultucensure avait fait vœu de ne célébrer que l’enfer au détriment du paradis terrestre, ce qui explique sans doute pourquoi la dépression l’emporte désormais sur la jouissance dans nos torturantes sociétés d’écœurobéissants zombies.

Nous estimons donc qu’il est urgent de violer sauvagement la morale des sadocrétins en réaffirmant haut et fort les fondements de l’éthique libertaire : fais tout ce que tu voudras sans nuire à personne sauf, bien entendu, aux gardiens de nos prisons. Cette éthique, ne perdons plus notre temps à la distiller encore par le verbe, incarnons-la plutôt exhibitocharnellement chaque fois que nous en prend la fantaisie. Baisons et bonobotisons à tour de muqueuses dans le tram, au travail, au bureau de chômage, dans les bistrots, sur les bancs de l’école ou la table du resto, au cinéma, dans les gares, sur les marches du Palais du Déni de Justice, dans les jardins du Palais Frical, sous les fenêtres du Parlogagatement, ou encore dans les zoos avant d’en libérer carnavalesquement les animales victimes de notre anale dilection pour la coercition.

Copulons ! Copulons ! Copulons ! Copulons sans pantalon, copulons à même le trottoir, copulons contre les lampadaires, copulons sur le capot des voitures, copulons dans les églises, les synagogues et les mosquées, copulons dans les supermarchés, copulons chez le dentiste, copulons dans les commissariats, copulons dans les champs de potirons ; suçons-nous barbarexquisément les délices en attendant que le feu pour piétons passe au vert ; bref baisons partout et toujours là où nous en saisit l’envie sans nous soucier du qu’endiratonlaveur des ignarineptes molles consciences susciteuses de guerres et d’économiques iniquités.

- Oui mais, oui mais, cela ne risque-t-il pas de choquer l’extrême sensibilité de nos angéliques enfants ? baveront les castrateurs ignoblement impatients de se reproduire pour surpollupeupler davantage encore notre planète bientôt défunte.

- A quoi je répondrai que : la nudité choque sans doute moins les enfants que la contemplation, à chaque JT, des maladies-misères-famines du Tiers-Monde que notre égoïsme engendre, ou que celle d’un enfant irakien brûlé et amputé de ses quatre membres lors du bombardement de Bagdad par nos armées chirurgicalement humaniter-rifiantes. Et puis, songez que si les prépubères, volontiers hilarés par la nudité, étaient horrifiables par la sexualité, il ne serait pas nécessaire de les vitupérer lorsqu’ils se tripotent la jouissoire, ni de ruser de logiciels pour leur interdire de la contempler salivairement sur internet…

Peut-être enfin nos intelligents enfants se demandent-ils parfois si notre honte du sexe n’est pas le reflet déformé de notre honte de leur avoir imposé de vivre dans notre monde inouïment immonde. Eh quoi, grincheux sectaires polymorphes, c’est tout de même avec les organes que vous censurez que vous fabriquez ce que trop souvent vous maltraitez ! Ainsi donc : fuck, fuck, fuck and fuck everywhere ! comme le chantaifaisait si lubriquement l’omnisexuel lord Byron.

En une orgie comme en mille, surarmons-nous de rut, libertinlibertaires, et revendiquons ce droit que le terrorisme étatique ne refuse tout de même pas encore aux chiens et aux chats : s’accoupler à notre libre guise partout où nous l’ordonne le Plaisir, le Plaisir, le Plaisir, notre seul divin maître !

Théophile de Giraud

1. L’article 222-32 du Code pénal français stipule que « L'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende. » Les nazis n'auraient pas fait mieux. 

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